Parmi les nombreuses fois où j’ai eu à répondre à des questions relatives aux Zemanim, il y a celles que me posait le jeune Rav El’hanan Méïr Ladayev zal. C’était toujours avec un plaisir particulier que je me prêtais à ses interrogations. Je lui expliquais les différentes Chitot, la cohérence entre les paroles de ‘Hazal et l’astronomie, ainsi que les méthodes de calcul des Zemanim. Sa rapidité de compréhension était prodigieuse et on sentait qu’il vibrait de ce qu’il apprenait. Il en était heureux tout en paraissant calme et serein.Ses questions étaient toujours pertinentes. Lorsque sa remarque paraissait anodine, à bien l’analyser, elle cachait souvent en réalité une idée sous-jacente bien plus profonde. J’avais compris sa manière d’appréhender les problèmes. Très souvent, après avoir saisi une explication, il allait la « ruminer » et revenait quelques jours plus tard timidement et poliment avec une nouvelle question où l’on voyait qu’il avait bien intégré la précédente.
Il avait bien compris le mécanisme des Zemanim. Cela était palpable. Il me questionnait aussi sur le Tset Hakokhavim du Admour Hazaken dont les principes sont spécifiques. On en discutait longtemps. On commentait l’opinion du Or Méïr sur Rabbénou Tam. Il agissait en cohérence avec ce qu’il apprenait. Comme par exemple, il était scrupuleux d’attendre tous les jours pour réciter le Chéma de Arvit (Déoraïta), l’apparition des petites étoiles selon l’opinion la plus stricte, c’est-à-dire jusqu’à 3 à 4 minutes avant la sortie du Chabbat. Il faisait partager cette conduite à son entourage.
Il lui arrivait souvent de me téléphoner en se confondant en excuses pour le dérangement qu’il pensait me causer. Je l’écoutais avec plaisir et tentais de lui apporter la pièce qui manquait à son puzzle. Je publie ces jours-ci IY’’H un article sur le Tset Hakokhavim du Admour Hazaken dans la revue « Igéret Ha’hnoukh, La Lettre de l’Education » qui probablement aurait pu satisfaire sa curiosité.
ת’ נ’ צ’ ב’ ה’
Sarcelles, le 12 Chevat 5775
Yosseph Stioui
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