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dimanche 23 août 2009

Rabbi Yaakov Berab


Book Title Galerie de nos Grands
par Nissan Mindel
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Rabbi Yaakov Berab

(5234 - 5301 ; 1474 - 1541)

Rabbi Yaakov ben Rabbi Moché Bérab fut, il y a de cela environ quatre siècles, l'un des plus grands érudits en Torah de son temps. Il est particulièrement célèbre pour sa tentative de renouvellement de la « Semikhah » (Ordination Rabbinique spéciale). Mais nous reviendrons sur ce sujet.

« Bérab » est un atout, un titre honorifique décerné aux éminents érudits en Torah. Son nom était Marmaran, et sa famille originaire d'Espagne. Il naquit dans la ville de Mocéda, proche de Tolède, environ dix-huit ans avant la cruelle expulsion d'Espagne en l'an 5252 (1492). En l'an 5293, Rabbi Yaakov était, avec des milliers d'autres Juifs, chassé du pays. Après une longue errance fertile en péripéties et en dangers de toutes sortes, Rabbi Yaakov Bérab arriva à Tlemcen, en Algérie. Il y prononça, le Chabbat, une conférence sur la Torah, qui fit une profonde impression sur l'assistance. Il devint évident à celle-ci qu'elle était en présence d'un grand érudit en Torah. La communauté de Fez lui offrait peu après le poste de Grand-Rabbin.

Le Caire

Cette ville, où le Rif (Rabbi Isaac Alfassi), mondialement connu, avait vécu, comptait alors quelque cinq mille familles juives. Tunis, Alger et Fez étaient cependant trop proches de l'Espagne pour que les Juifs s'y sentissent en sécurité. Aussi beaucoup d'entre eux s'éloignèrent, errant ainsi jusqu'en Égypte et même jusqu'en Erets Israël. Rabbi Yaakov Bérab fut l'un de ceux qui, quittant Fez, prirent le chemin du Caire. Il y trouva de nombreux réfugiés d'Espagne. La capitale égyptienne était à l'époque un centre toranique important où brillaient des sommités telles que Rabbi David ben Zimra (le « Radbaz »), le plus éminent codificateur de son temps, et Rabbi Moché Alechkar qui était un Gaon (un géant en matière de Torah), un Mekoubal (un kabbaliste) et un Dayane (juge) à la cour du Radbaz. Tous deux venaient d'Espagne et avaient connu les mêmes tribulations et les mêmes souffrances que Rabbi Yaakov Bérab.

Au Caire, ce dernier se lia d'amitié avec le ministre des Finances, un Juif nommé Abraham de Castra, lui aussi réfugié d'Espagne, et à qui le Sultan turc avait offert ce haut poste. Dans la maison d'Abraham, Rabbi Yaakov Bérab fut accueilli avec joie. Il ne demeura cependant pas longtemps en Égypte et prit bientôt le chemin de Jérusalem. Là, il trouva le célèbre Rabbi Lévi Ibn 'Habib qui occupait les fonctions de Grand-Rabbin et de Président de la Cour de justice. Fils de Rabbi Yaakov Ibn 'Habib, auteur de « Ein Yaakov », il avait été expulsé d'Espagne et était venu à Jérusalem en compagnie de son père. (Ces réfugiés éminents que nous venons de mentionner et qui occupèrent des fonctions rabbiniques si importantes à l'étranger témoignent de la grande influence et du rayonnement des Juifs d'Espagne arrachés à leur pays).

En Terre Sainte

Mais des différences d'opinions opposèrent Rabbi Yaakov Bérab et Rabbi Lévi Ibn 'Habib, de peu d'années son aîné. Le premier dut reprendre ses voyages à travers le monde. Il se rendit à Damas (on était en l'an 5288) où il fut nommé Grand-Rabbin et Président de la Cour de justice. Doué en tout, les affaires qu'il entreprit l'enrichirent rapidement. Mais il ne demeura pas longtemps à Damas non plus. La Terre Sainte l'attirait. Aussi, cinq ans après, nous le trouvons à Gaza, en route vers Jérusalem. Il n'y resta que très peu de temps et dut changer de plan ; on lui offrait au Caire le poste de Grand-Rabbin et de Dayane.

Quelques années plus tard, il quitte la capitale égyptienne de nouveau pour Erets Israël où il choisit comme lieu de résidence la ville sainte de Tsfat (Safed). Elle abritait la communauté juive la plus importante de l'époque en Erets Israël, comptant plus de mille familles et nombre de Rabbins et de Mystiques. Rabbi Yaakov fut nommé chef de tous les Rabbins et érudits de Tsfat. Ce qui lui permit de contribuer efficacement à la diffusion de la Torah et de la Kabbalah. Parmi ses disciples, citons le célèbre Rabbi Joseph Caro (auteur du « Beth Yossef » et du « Choul'hane Aroukh ») et Rabbi Moché de Trani (connu sous le nom de « Mabith »).

À Tsfat

Comme nous l'avons dit plus haut, Tsfat était un centre important pour les Kabbalistes, qui approfondissaient l'étude des secrets de la Torah (Kabbalah), se préparant et préparant tout le monde juif à accueillir le véritable Messie, descendant du roi David. Les temps étaient troubles. L'expulsion des Juifs d'Espagne, du Portugal et d'autres pays chrétiens, et tout son cortège de maux et de tribulations, ne pouvaient que fortifier l'espoir et le désir des Juifs de voir arriver le Messie. Il se trouva qu'à la même époque, les Israélites en Erets Israël connaissaient une période de paix et de sécurité sous la domination turque. La liberté totale du culte leur était assurée.

L'idée vint alors à Rabbi Yaakov Bérab de remettre en vigueur la Semikhah afin d'instituer un Sanhédrine (Cour Suprême Rabbinique). Il pensa que, ce faisant, il hâterait la venue du Messie. Il espérait aussi que cela aiderait les nombreux Marranos à devenir de véritables Baaléi Techouvah (« ceux qui reviennent à D.ieu »), et en général renforcerait l'esprit judaïque en ces temps si difficiles.

La Semikhah

Il ne faut pas confondre la Semikhah d'alors avec celle d'aujourd'hui. De nos jours, un Rabbin ou une Yéchivah donne la Semikhah à un étudiant en Talmud afin de l'ordonner Rabbin. Ce n'est là qu'une réminiscence lointaine de la « Semikhath 'Hakhamime » d'autrefois, et qui remonte à Moché Rabbénou, quand il donna la Semikhah aux soixante-dix anciens et à Josué, fils de Noun. « Semikhah » signifie « se pencher », car c'était la coutume de poser les mains sur la tête du candidat à l'ordination, lui conférant par ce geste le pouvoir qu'on possédait soi-même d'être un membre du Sanhédrin. Depuis Moché Rabbénou, le pouvoir et l'autorité de la Semikhah étaient transmis aux plus grands érudits en Torah de chaque génération. Cette tradition fut préservée même après la destruction du Second Beth Hamikdache et l'époque des Tannaïm et des Amoraïm jusqu'à ce que les grandes Yéchivoth (Académies Toraniques) fussent dissoutes. Alors la Semikhah tomba d'elle-même. Plus tard, les Rabbins commencèrent à donner la « Semikhah » en tant qu'aptitude « à prendre des décisions », c'est-à-dire que la personne à laquelle elle était administrée avait l'autorisation de prendre des décisions en matière de rituel judaïque et de problèmes de la vie quotidienne.

Le temps était venu...

Rabbi Yaakov Bérab décidait cependant de remettre en vigueur la « Semikhath Zekénime » (Semikhah des Anciens) comme au temps jadis. À ce sujet, il se basa sur la décision de Maïmonide, dans ses Lois de Sanhédrin, ch. 4, section 2, et dans son Explication de la Michnah sur Sanhédrin, ch. 1, où ce dernier exprime l'idée suivante : quand le moment opportun viendra avant l'arrivée du Messie, avec la renaissance et la préparation spirituelles nécessaires, quand les Juifs auront fait retour au Tout-Puissant et que les érudits en Torah d'Erets Israël s'accorderont pour la remise en vigueur de la Semikhah de jadis, alors ceux-ci auront le pouvoir de donner la Semikhah à l'un des leurs, et lui, à son tour, sera apte à la transmettre à d'autres érudits. A ce moment, la prophétie d'Isaïe (1,26), « Et Je rétablirai tes juges tels qu'ils étaient autrefois, et tes conseillers tels qu'ils étaient au commencement » se réalisera.

Rabbi Yaakov Bérab estimait que ce temps était arrivé. Les autres Rabbins de Tsfat partageaient cette conviction. Ils ne pensaient pas qu'il fût nécessaire de demander l'avis des Rabbins de Jérusalem ou des grands érudits des autres pays. Car Tsfat était alors le centre de Torah et de Kabbalah le plus important, non seulement d'Erets Israël, mais du monde entier.

Un grave débat

La cérémonie eut lieu en l'an 3298. Vingt-cinq Rabbins et Mystiques se réunirent dans cette ville et donnèrent la Semikhah au plus éminent d'entre eux, Rabbi Yaakov Bérab. Puis ce dernier la donna à quelques érudits en Torah choisis : Rabbi Joseph Caro, Rabbi Moché de Cordovero (le célèbre Kabbaliste connu sous l'acrostiche de son nom : le RaMaK) et d'autres. Le Ramak donna la Semikhah à Rabbi Moché Alcheikh, et celui-ci à Rabbi 'Haïm Vital.

Rahbi Yaakov Bérab envoya un messager spécial porteur de la Semikhah à Rabbi Lévi Ibn 'Habib à Jérusalem. Mais ce dernier la refusa, s'élevant du même coup contre le principe même. Il rédigea son « Pamphlet sur la Semikhah » afin de démontrer que Rabbi Yaakov Bérab n'avait pas le droit de rétablir la « Semikhah des Anciens ».

Une controverse éclata alors entre les érudits. A Rabbi Yaakov Bérab, ses disciples et ses collègues favorables à la Semikhah, s'opposèrent ses adversaires, avec Rabbi Lévi Ibn 'Habib à leur tête. La querelle dura plusieurs années, jusqu'à la mort de Rabbi Yaakov Bérab. Rabbi 'Haïm Vital ne l'ayant transmise à personne après lui, la Semikhah s'éteignit d'elle-même.

Son œuvre

Rabbi Yaakov fut ulcéré de ce que sa grande œuvre (du moins il l'estimait telle) n'eût pas été universellement reconnue et eût soulevé l'opposition violente de Rabbi Lévi Ibn 'Habib. Au surplus, des rumeurs calomnieuses parvinrent jusqu'au gouvernement turc, qui prêtaient à Rabbi Yaakov rien de moins que l'intention de libérer Erets Israël. Il fut obligé de fuir Tsfat. Il y revint plus tard et mourut la nuit du Chabbat, Roch 'Hodech Adar, en l'an 5301 (1541).

Rabbi Yaakov Bérab a laissé des « Responsas » (Réponses rabbiniques). « Mahari Bérab » en contient cinquante-six. Beaucoup de ses Réponses sont mentionnées dans celles du Mabith et d'autres érudits.

Outre ses « Réponses », il écrivit un commentaire sur le Rambam, ainsi que d'autres ouvrages. Il était considéré comme l'un des plus grands érudits en Torah de son temps, et on le consultait sur des points de loi partout dans le monde. Sa vie orageuse se termina avant qu'il eût atteint 70 ans d'âge et sans qu'il eût la joie de voir revire la Semikhah.

Le Sanhédrin sera renouvelé seulement quand le Machia'h (le juste Messie) sera venu et aura rassemblé tous les Juifs sous la bannière de la sainte Torah, les rachetant de la Galouth (l'Exil). D.ieu veuille que cela arrive bientôt.


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par Nissan Mindel
Extrait de "Conversations avec les jeunes"

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