L'éditorial de Haim Nisenbaum : "Comme un regard d’enfant" |
Magazine - Editorial | |
Écrit par www.hassidout.org | |
Vendredi, 28 Mai 2010 08:34 | |
Les années passent, le monde vieillit et les hommes aussi, ne semble-t-il pas de plus en plus difficile de regarder l’univers avec des yeux neufs ? Pourtant c’est là une vertu si précieuse. Ne plus voir une réalité figée par l’habitude. Ne pas poser sur toute chose un regard usé par trop d’usages semblables. Retrouver les couleurs vives qui nous restent souvent en mémoire et que nous peinons à retrouver. Si l’on en était capable par une simple décision, comme tout serait sans doute différent. Comme il serait plus facile de percevoir alors le riche potentiel de la vie, sans limites ni barrières ! C’est un grand vent qui se serait levé, bousculant les certitudes trop faciles et nous entrainant dans une grande aventure à la découverte des terres de l’esprit et de l’âme encore inexplorées. Cela s’appellerait «retrouver un regard d’enfant» comme pour dire le courage de voir autrement, la joie de savoir contempler pour la première fois et la volonté de poursuivre sur le chemin ainsi ouvert, pour grandir encore. Est-ce un rêve inaccessible ? C’est pourtant bien comme cela qu’apparaît le monde après la fête de Chavouot. Celle-ci nous a donné à célébrer le Don de la Torah. Bien plus, elle nous a donné à le revivre, au sens le plus littéral. Une telle expérience nous a, par essence, profondément transformés. De fait, le monde ne peut plus être aujourd’hui le même. Il vient de recevoir la Loi civilisatrice, celle qui enchaîne la violence des sociétés et des hommes, donne sens à leur vie et permet de construire l’harmonie. Pour cela, à présent, notre regard n’est plus celui que nous avions encore hier. Tout s’ouvre au devant de nous. Tout est profondément neuf et plus rien ne contraint la belle immensité de nos libres choix. Peut-être avions-nous oublié que l’on pouvait grandir ? L’habitude, la monotonie de nos gestes avaient pu nous faire croire que tout se limitait à ce petit espace devenu comme notre seul horizon. C’est bien cela qui a disparu. Nous regardons les choses avec tout l’enthousiasme de la radicale nouveauté. Nous vivons maintenant le temps de tous les possibles. Gardons-nous de perdre cette toujours trop rare occasion. Ne laissons pas un regard usé s’accrocher à des réalités anciennes. Tout est neuf, notre vie peut également l’être. C’est à nous qu’il revient d’agir. La Torah et ses commandements sont notre héritage et la source même de notre vie. Pour un Juif, le terme «se ressourcer» a une signification claire et puissante. La retrouver, lui donner un sens concret, c’est la nécessité de l’heure. Elle recèle des promesses d’éternité. Pour soi et pour le monde. Haim Nisenbaum |
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