Le ‘Hiyouv vu de l’intérieur... avec un peu d’humour. |
Magazine - Editorial | |
Écrit par www.hassidout.org | |
Lundi, 02 Novembre 2009 00:48 | |
Je suis en ce moment en ‘Hiyouv et j’aimerai partager avec vous mes sentiments. Mais qu’est ce qu’être en ‘Hiyouv ? La première idée qui me viens à l’esprit c’est d’être disponible pendant les trois offices de la journée et de réciter les kadishim pendant onze mois à la shul. Une personne qui prie déjà "béminyane" toute la semaine aura plus de facilité qu’une personne qui ne prie que le Chabath par exemple. Mais n'est ce que cela ? Pour moi, aller à la shul et juste dire kadish ne serait pas trop compliqué. Monter au amoud , monter à la tora, lire la haphtara chaque semaine, et même aller au mikvé chaque matin, complique un peu plus la situation. Le plus dur c’est aussi de trouver un myniane «libre» ou alors il faut créer son propre myniane. Il faut savoir prier, savoir bien lire, articuler et connaître quand même quelques dinim. Je me suis fais aussi éjecter d’une shul car on m’a dit : « Tu n’es pas d’ici à l’origine alors cherche ailleurs car maintenant ici il y a un ‘hiyouv et tu n’as pas priorité »: ce sont des «bagarres» pour gagner une place et le droit de prier... Mais le pire, je pense c’est d’être à l’heure. Arriver à se lever chaque matin, prévoir les imprévus des trajets, être prévoyant dans tous les domaines pour ne pas rater un seul kadish. Etre toujours disponible au cas ou il n’y a pas eu myniane, il faut savoir que faire, où aller, Comment rattraper. Il faut savoir anticiper. Ils y en a qui attendent que le myniane arrive mais qui ne pensent pas à le relancer, à se battre pour que les gens viennent et alors là ce sont des kadishim manqués à coup sûr. On n’a pas le droit de tomber malade, on doit être toujours en bonne santé. Avoir une « voix » dynamique et forte, aucune fatigue n’est tolérée. Car il faut courir, courir et toujours courir du matin au soir. On doit penser à relancer les fidèles, et leur indiquer les horaires, leur envoyer des sms car le plus important ce sont les fidèles. Sans eux il n’y a pas de kadichim. Quand on commence la téphila, il faut toujours veiller à avoir cinq personnes qui prient avec soi, et là c’est loin d’être évident (surtout chez Loubavitch): il y en a toujours qui étudient ‘hassidouth, d’autres qui lisent à deux à l’heure, d’autres qui vont au mikvé : Bref, c’est le baalagan complet… Il ya des fidèles qui arrivent les derniers mais qui partent en premier, d’autre toujours pressés : les derniers kaddish qui arrivent son stressants : serons nous toujours dix? Plusieurs fois, je n’entends aucunes réponses aux kaddish et ça me fait mal. Mais que font ils ? Une autre fois, je récitais la kédoucha et j’avais l’impression de prier tout seul : j’entendais rien, aucune réponse : j’avais l’impression d’être seul au monde, solitaire ….. Pendant les grandes vacances, les shuls se vident et comment arriver à faire myniane ? C’est la grande angoisse de l’été ; Y’aura t’il myniane aujourd’hui ? En Hiver, le min’ha du vendredi est stressant : les gens arrivent mais pas assez vite : la nuit tombe. Mais que font les fidèles? ils utilisent tous les 18 mn pour je ne sais quoi. Y’a foule au mikvé mais personne à la shul….. Professionnellement, il faut aussi «adapter» ces nouveaux horaires par rapport aux mynianim et c’est loin d’être évident pour certains. Il faut gérer les remarques des fidèles : trop de SMS, trop tôt, trop tard, trop de spam, tu vas trop vite, mais qu’est ce que tu attends? Et aussi, il faut savoir « gérer » les yartzeit d’autres fidèles : ou aller ? Comment faire ? Pourquoi m’annoncent ils la veille qu’ils ont un yartzeit? Ils ne le savaient pas ? Quand il y a un mariage, une bar mitsva ou une joie dans la communauté : Mazal tov mais est ce que j’aurais myniane ce soir? Ou vont ils tous aller festoyer en m’abandonnant ? Prier pour que personne de la communauté nous annonce un décès, ce qui compliquerait notre ‘Hiyouv. Notre état est aussi compliqué : nous venons de perdre un père, une mère et rien n’est facile. Notre état est diminué. Il faut supporter l’épreuve. S’adapter à la nouvelle situation, gérer tous les papiers administratifs….. Mais finalement qu’est ce qu’un ‘Hiyouv ? C’est de dire kadish pour diminuer les souffrances de l’âme d’un être cher et ça, ça n’a pas de prix et ça vaut tous les sacrifices. J’attends vos commentaires. Un endeuillé |
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