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mardi 23 mars 2010

Jérusalem : Visite de la synagogue "Hourva" dans la vieille ville

Jérusalem : Visite de la synagogue "Hourva" dans la vieille ville PDF Imprimer E-mail
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Israel - Jérusalem
Écrit par www.hassidout.org   
Photos : Mendy Ahtman, col.org.il



La synagogue de la 'Hourva: construire les ruines de Jérusalem
Par Laly Derai, hamodia.fr

Elle a été durant des décennies, la plus belle et la plus grande des synagogues d'Eretz Israël. Détruite par deux fois, en 1721 et en 1948, la 'Hourva de rabbi Yéhouda Ha'hassid, située en plein cœur du quartier juif de Jérusalem, retrouvera dans quelque jours sa splendeur après sept années de travaux de rénovation et de reconstruction. A l'instar du Mishkan (Tabernacle), cette splendide synagogue, ce « Mikdach Méate » a été inauguré solonnellement le jour de roch 'hodech Nissan.


« Les élèves de rabbi Yossi Ben Kisma lui demandèrent : quand le fils de David viendra-t-il ? Il leur répondit : lorsque cette porte tombera, puis sera reconstruite, puis tombera, puis sera reconstruite, et on ne cessera de la reconstruire jusqu'à ce que le fils de David vienne » (Sanhédrin 78). C'est en se basant sur cette Guémara que le Gaon de Vilna avait déclaré il y a deux siècles à ses élèves que la synagogue de la 'Hourva sera construite puis détruite par deux fois, et que sa troisième reconstruction sera le signe que Machia'h arrive.
Détruite par deux fois, en 1721 et en 1948, la 'Hourva, située en plein cœur du quartier juif de la vieille ville de Jérusalem est à nouveau reconstruite, de nos jours, pour la troisième fois.
Jusqu'en 2005, il n'en subsistait qu'un majestueux arc de pierre témoin de la splendeur passée de ce qui avait été la plus grande synagogue d'Eretz Israël. Puis, cet arc a été retiré pour permettre des travaux de rénovation d'une envergure exceptionnelle. Et voici que la semaine prochaine, à Roch 'Hodech Nissan, après plus de quatre décennies de débats architecturaux et historiques, la touche finale sera apportée à ces travaux et la synagogue de la 'Hourva reprendra ses titres de noblesse. Voici l'histoire de ce site qui plus qu'un lieu de prière est devenu, au fil des ans, un véritable symbole. (Lire la suite)

Acte I : les élèves de Rabbi Yéhouda Ha'hassid construisent et les Arabes détruisent

Lorsque rabbi Yéhouda Ha'hassid arrive en Israël il y a près de 310 ans, son alya est suivie dès le lendemain par l'achat d'un terrain très proche de la synagogue fondée par le Ramban quelques 430 années plus tôt et transformée entre temps en mosquée par les arabes. A cette époque, sur les 1 200 Juifs vivant à Jérusalem, on compte seulement 200 Ashkénazes. Les centaines de disciples qui se joignent à rabbi Yéhouda Ha'hassid dans son périple de Pologne à Israël changent complètement la donne et il devient nécessaire de fournir à cette communauté grandissante un centre spirituel digne de ce nom. Mais cinq jours seulement après avoir atteint Jérusalem, rabbi Yéhouda décède subitement d'une maladie, laissant une communauté en deuil et désemparée.
Souhaitant réaliser le rêve de leur maître, ses disciples entament, après son décès, la construction d'une yéchiva et d'un Bet Knesset, sur le terrain acquis par leur rav. Mais ils ne parviennent pas à mener leur projet à terme : incapable de rembourser les prêts qu'elle avait contractés auprès de ses voisins arabes pour financer cette construction, la communauté de rabbi Yéhouda Ha'hassid est chassée de la ville en 1720. La synagogue est ensuite incendiée par les Arabes et les quarante Sifré Torah qu'elle contenait sont entièrement brûlés. Ce qu'il reste du bâtiment prendra désormais le nom de ‘Hourva, la ruine.

Acte II : les élèves du Gaon de Vilna construisent et les Jordaniens détruisent


La synagogue de rabbi Yéhouda Ha'hassid reste en ruines jusqu'à l'arrivée des élèves du Gaon de Vilna en Israël, menés par rabbi Menahem Mendel de Chiklov. Un de ses élèves est rabbi Avraham Chlomo Zalman Tsoref. C'est lui qui prend la décision de la rénovation de la 'Hourva. En 1836, il se rend en Egypte, et avec l'aide des consuls russes et autrichiens, il obtient de Muhammad Ali Pasha, vice-roi d'Egypte, un firman (décret royal) permettant la construction de la synagogue et annulant rétroactivement tous les crédits accordés par les voisins arabes. Ce retournement de situation enrage les Arabes de Jérusalem, qui cherchent par tous les moyens à se venger de rabbi Zalman Tsoref.
Leur vengeance aboutira lorsque rabbi Zalman sera assassiné, poignardé par un arabe. Il est d'ailleurs considéré comme la première victime juive du terrorisme arabe en Israël. Il a été enterré au mont des Oliviers mais son tombeau ayant été profané par les Jordaniens, son emplacement exact reste inconnu.
Mais malgré cette tragédie, la synagogue est rénovée avec l'aide et le soutien financier du baron de Rothschild et de Sir Moché Montefiori. En 1864, la 'Hourva – ou plutôt la synagogue « Beit Yaakov » appelée ainsi au nom du Baron de Rothschild – devient le plus grand et le plus imposant centre spirituel d'Eretz Israël ainsi que le cœur du quartier juif de la Vieille ville de Jérusalem. Le Bet-Din de la ville y siégera et la yéchiva de rabbi Shmouel Salant y élit domicile. Par ailleurs, la majeure partie des cérémonies officielles du Yichouv se déroulent à cette époque à la 'Hourva. C'est également à la 'Hourva que sont intronisés les Grands rabbins ashkénazes d'Israël et de Jérusalem et c'est encore dans ce bâtiment qu'a lieu un énorme rassemblement au cours duquel des centaines de rabbanim ont lancé un appel pour sauver les Juifs d'Europe, victimes de la Shoah.
Une anecdote intéressante relie la 'Hourva et Sir Herbert Samuel, premier Haut Commissaire britannique de Palestine et plus tard un des fondateurs de l'Agence juive. Alors qu'il terminait son mandat de consul de Palestine en 1925, il vint prier à la 'Hourva où il fût invité à monter à la Torah pour le Maftir. Lorsqu'il lut la bénédiction qui suit la Haftara et arriva aux mots « Al Kisso lo Yichev Zar », « Sur Son trône ne siégera point d'étranger », le Grand rabbin d'Israël, le rav Avraham Its'hak Hacohen Kook, qui était le Nassi de la Beit Knesset, se leva et répéta à haute voix : « Sur Son trône ne siégera point d'étranger! ». Le rav Kook voulait ainsi souligner au représentant de la Grande Bretagne que même si lui, Herbert Samuel, un Juif respectant les mitsvot, avait eu le mérite d'être le premier gouverneur juif en terre d'Israël depuis 1900 ans, son pays, l'Angleterre, serait toujours un « étranger » en Eretz Israël, la terre du peuple d'Israël.
La synagogue de la 'Hourva demeura donc durant des années au cœur de la Vieille ville de Jérusalem. Mais deux jours après que le quartier juif tombe aux mains des Jordaniens en 1948, les soldats du royaume hachémite dynamitèrent le bâtiment qu'ils firent exploser. L'officier de la Légion jordanienne présent sur place annonça alors à ses supérieurs: « Pour la première fois depuis 1 000 ans, il ne reste plus un seul Juif dans le quartier juif de Jérusalem. Pas un bâtiment n'a été épargné. Le retour des Juifs est impossible ».

Acte III : Les Juifs construisent et construisent encore...


Et pourtant... Les Juifs sont revenus. Lorsqu'en juin 1967, Israël remporte la guerre des Six jours et réunifie enfin Jérusalem, après 19 ans d'absence juive dans la Vieille ville, personne ne tombe d'accord sur ce qu'il convient de faire pour rénover la 'Hourva (voir encadré). Faute de mieux, c'est un simple mais très imposant arc de pierre qui est construit, symbole du passé glorieux de cette synagogue. La hauteur de cet arc laissait entrevoir à quel point ce bâtiment était majestueux avant sa destruction puisque son point culminant atteignait la hauteur de l'ancienne synagogue avant sa destruction.
Puis, en 2002, le ministre du Tourisme d'alors, Nathan Chtaranski, décide qu'il est temps de reconstruire la 'Hourva et obtient un budget de 28 millions de shekels. Deux architectes sont nommés pour diriger les travaux : Nahoum Melzer et le rav Ichaï Lévy.
Après avoir mis une touche finale aux plans et aux maquettes, le coup d'envoi des travaux est donné. Mais avant de procéder à la construction proprement dite, l'entrepreneur va d'abord creuser pour découvrir si la synagogue de rabbi Yéhouda Ha'hassid renferme des secrets sous ses ruines. Et là, c'est la stupéfaction : chaque jour, les ouvriers, vite remplacés par des archéologues, découvrent des merveilles. Des Mikvaot (bains rituels) datant du Second Temple et sculptés dans la roche ; l'arc oriental du Cardo, qui constituait l'entrée de la principale artère de Jérusalem à l'époque byzantine ; mais aussi d'autres découvertes archéologiques d'une importance capitale comme des structures et des poteries de la période du Premier Temple, des vestiges d'un bâtiment de la période hérodienne (Second Temple) au sein duquel les subdivisions des pièces étaient visibles.
Aujourd'hui, après presque sept ans de travaux, la 'Hourva va enfin redevenir ce pour quoi elle a été conçue : un centre spirituel mais aussi historique juif, riche d'un passé qui remonte à des siècles mais également tourné vers l'avenir, vers la Guéoula...


A quoi la 'Hourva reconstruite va-t-elle ressembler?

La synagogue de la 'Hourva a été construite selon le modèle exact de celle érigée par les élèves du Gaon de Vilna.
A l'entrée, trois portails de fer, qui ouvrent sur une immense salle presque carrée de 15.5 mètres de long et 14 mètres de large. La hauteur de la synagogue, du sol jusqu'au sommet du dôme de pierre, est de 24 mètres.
L'élément le plus marquant de la 'Hourva est le Aron Hakodech qui se trouve au milieu du mur oriental. Ce Aron, constitué de deux parties, l'une placée au dessus de l'autre, peut contenir 50 Sifré Torah. A l'époque, il avait été construit par un artiste polonais, puis transporté à Jérusalem par bateau. Autour du Aron, on peut voir des gravures sur bois reprenant des motifs de plantes et d'oiseaux et un vitrage en forme de trèfle orne le haut de l'armoire des Sifré Torah. A sa droite, se trouve le pupitre du Hazan, réalisé comme une miniature du Aron.
La Bima est au centre de la synagogue, recouverte de panneaux de marbre. La lumière pénètre dans la salle grâce à douze fenêtres placées à la base de la coupole ainsi que de deux rangées de fenêtres placées sur trois des murs de la synagogue. Le mur oriental, qui renferme le Aron Hakodech, est ainsi illuminé de tous les côtés.
La Ezrat Nachim, où prient les femmes, est située dans des galeries au deuxième étage et on y pénètre par des entrées situées aux coins du bâtiment et qui forment des tours au sommet desquelles on trouve une terrasse d'où on peut contempler toute la Vieille ville de Jérusalem.
Sur les murs de la synagogue, on trouve des décorations et des enluminures reprenant des motifs célèbres comme la Ménora, la Maguen David, les tables de la Loi et le Mont Sinaï.
Par ailleurs, sur chacun des quatre murs, on trouve un dessin réalisé par l'artiste Yaël Kalminik et représentant les quatre villes saintes d'Eretz Israël : Jérusalem et la tour de David, Bet Lé'hem et le tombeau de Ra'hel, Tibériade et le Kinnereth, Hévron et le caveau des Patriarches.
Enfin, aux quatre coins cardinaux sont dessinés quatre animaux rappelant la michna tirée des Pirké Avot : « Sois forts comme le léopard, rapide comme l'aigle, léger comme le chevreuil et courageux comme le lion pour faire la volonté de ton Père qui est dans les cieux ».


Débats architecturaux

Voici plus de quarante ans que le débat fait rage autour de la rénovation de la 'Hourva. Trois écoles principales se disputèrent au fil des années. La première affirmait qu'il fallait donner à la 'Hourva une dimension encore plus grandiose que celle qu'elle possédait par le passé, qu'il fallait également transformer son architecture pour lui conférer une image plus moderne, davantage tournée vers l'avenir que vers le passé. C'est ainsi que l'architecte Louis Kahan proposa une esquisse comprenant des éléments architecturaux très avant-gardistes et impliquant la construction d'une route piétonne reliant la 'Hourva au Kotel, pour créer une sorte de « dialogue » symbolique entre les deux. La seconde école estimait qu'il aurait fallu laisser l'endroit tel quel, symbole d'un passé glorieux et d'une histoire qui n'est plus, sorte de monument historique en plein cœur d'un quartier juif qui revit.
Mais c'est finalement le plan de l'architecte Nahoum Melzer qui est choisi. Il proposait tout simplement de rénover et de faire revivre la synagogue de la 'Hourva, telle qu'elle se présentait après sa reconstruction par les élèves du Gaon de Vilna. Melzer proposa de reconstruire la synagogue quasiment « pierre par pierre » et de rester fidèle à l'original. Il se servit de photographies vieilles d'un siècle mais aussi de peintures et de témoignages écrits et oraux.
Selon Melzer, au cours des siècles, la synagogue de la 'Hourva est devenue le symbole de toutes les synagogues de par le monde. « Il s'agit du premier Beit Knesset qui ait été construit avec une ‘kippa’, un dôme de pierre en son centre et ce modèle a ensuite été recopié à des centaines de reprises. Si on demande aujourd'hui à un Juif comment il se représente une synagogue ‘authentique’, il y a fort à parier qu'il décrira un bâtiment avec une coupole de pierre qui ressemble à s'y méprendre à la 'Hourva », affirme Nahoum Melzer.

À partir de mi-avril :
Visites guidées de la synagogue destinées au grand public. Renseignements et inscriptions au 02-6265902. 

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