L'éditoriale de Haim Nisenbaum : "Petit, ce Pourim ?" |
Magazine - Editorial | |
Mercredi, 16 Février 2011 15:56 | |
Cette année, le calendrier nous y amène : voici le premier Pourim qui se présente. Apparemment, il fonctionne comme une sorte de « répétition générale ». Nous ne sommes que dans le premier Adar, le mois supplémentaire ajouté pour harmoniser les cycles solaire et lunaire. Or, la fête de Pourim ne tombera que dans un mois, avec la venue du Adar régulier, le second cette année. Et pourtant, c’est effectivement un Pourim qui nous est annoncé en cette fin de semaine. Certes, on n’y accomplira pas les commandements caractéristiques de la fête : lecture de la Méguila, échange de cadeaux comestibles, dons aux pauvres etc. C’est si vrai que, s’il fallait encore souligner l’idée, le jour en question est dénommé « Pourim Katan » ou « petit Pourim ». On ne saurait être plus clair pourrait-on penser. Ce jour ne serait donc qu’un écho, une vague métaphore de la célébration à venir… Mais son nom est bien là – Pourim – avec tout son éclat de joie, avec toute sa puissance de réussite et de bonheur ! Peut-être faut-il mieux comprendre ici le sens du mot « petit » ? Le récit de la création du monde l’utilise de manière profondément significative. D.ieu, dit-il, créa « le grand luminaire » – le soleil – et « le petit luminaire » – la lune. Cette formulation est littéralement fondatrice d’une manière d’être et de ressentir. De fait, dans ce cas, le « petit » possède un élément irremplaçable : il est le reflet du « grand ». Matériellement, la lune n’éclaire que parce qu’elle reflète la lumière du soleil. Certes, elle n’a pas la grandeur de cet astre majeur, cependant elle resplendit toujours dans la nuit et ne perd rien de ce qu’elle reçoit. Loin d’être une présence passive, sa clarté fait du monde un lieu plus accueillant quand c’est l’obscurité qui règne. D’une certaine manière, sa « petitesse » a plus un abord d’humilité que d’impuissance. N’y a-t-il pas, dans cette comparaison, une évocation fidèle d’une journée qui s’intitule « petit Pourim » ? Sans bruit ni tumulte, elle nous introduit déjà au beau temps de l’allégresse. En notre époque où, bien souvent, seul ce qui fait vacarme a droit de cité, une précieuse leçon apparaît ici. Etre « petit », c’est parfois être « grand ». C’est avancer avec assurance dans un chemin de lumière en assumant totalement ce que l’on est car la lumière remporte toujours tous les combats. Etre « petit », c’est aussi connaître son rôle et le sens de sa vie. Eclairer le chemin… comme Pourim, du « petit » au « grand ». Haim Nisenbaum |
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