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lundi 21 février 2011

L'éditoriale de Haim Nisenbaum : "Un rêve d’homme"

L'éditoriale de Haim Nisenbaum : "Un rêve d’homme" PDF Imprimer Envoyer
Magazine - Editorial
Lundi, 21 Février 2011 15:39
L’homme est assis dans sa maison et il rêve. Il imagine le monde comme il voudrait qu’il soit. Il voit alors un monde en paix, où les rumeurs qui montent au-dehors ne sont que celles du bonheur, où le fracas des armes, les menaces de mort ne sont que les souvenirs cauchemardesques d’un passé depuis longtemps disparu. Mais l’homme, en un involontaire tressaillement, revient à la réalité: la violence des choses s’impose comme d’elle-même, ce n’était décidément qu’un songe merveilleux et fragile.

Nous vivons une période où les notions de paix et de guerre semblent se disputer le quotidien des hommes sans jamais que l’on sache de quel côté penchera la balance ni même que l’on perçoive avec une clarté suffisante de quel côté il faudrait qu’elle penche. C’est qu’il existe des paix et des guerres de toutes sortes. Les déserts stériles et les villes mortes connaissent, à n’en pas douter, une forme de paix mais celle-ci ne correspond pas à la vie. Quant aux guerres, plus personne ne croit, sauf quelques dictateurs encore au pouvoir, qu’elles puissent être “fraîches et joyeuses”. La paix à laquelle chacun aspire est celle de tous les instants, apte à faire surgir la grande allégresse des hommes. Cette paix est parfois très difficile à conquérir et ses chemins souvent détournés. Elle est cependant le but ultime de tous.

Alors que la période est celle du mois hébraïque d’Adar, double cette année, qui évoque déjà l’histoire de Pourim, de telles notions nous frappent par leurs accents de “déjà-vu”. Souvenons-nous, il y a plus de vingt-cinq siècles, un homme était parvenu au pouvoir dans l’empire perse. Il s’appelait Haman et n’avait qu’un désir: détruire le peuple juif. Si on l’avait interrogé en son temps, il aurait probablement su expliquer, peut-être même avec séduction, qu’il ne recherchait ainsi que la paix. Les Juifs ont toujours connu la valeur et la portée des mots et des actes. Ils se rassemblèrent et, par l’étude de la Torah et la pratique de ses commandements, se lièrent à Dieu. C’était sans doute là également une autre vision de la paix. Puis vint le temps du combat, car cette paix-là devait être défendue, et Haman et ses faiseurs de mort furent détruits. La paix fut rétablie, et d’abord dans le cœur des hommes.

Cette ancienne histoire ne résonne-t-elle pas étrangement? Elle rappelle à notre temps trop souvent oublieux que la paix commence en chacun, qu’elle peut s’étendre à tous et que, parfois, elle attend qu’on lutte pour elle, spirituellement et matériellement, jusqu’à ce temps où tout mal aura été chassé de l’univers, celui de Machia’h.

Haim Nisenbaum

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