L’occasion est donc propice pour se souvenir de l’aide discrète mais efficace qu’elle sut apporter au Rabbi dans la mission qu’il assuma pour l’ensemble du peuple juif. Ces quelques récits, pour la plupart inédits, préciseront l’image de la fille et de l’épouse d’un Rabbi, de ses accomplissements, de ses qualités de coeur et des enseignements qu’elle délivre ainsi à chacun de nous.
“A mon avis, toute éloge est trop pauvre pour exprimer sa valeur. D.ieu seul sait à quel point elle est grande”
Elle s’appellera ‘Haya Moushka et elle sera en tout point identique à son arrière-grand-mère, la Rabbanit
Je vous ai adressé un télégramme pour vous demander, si vous ne lui avaez pas encore donné de nom, de l’appeler ‘Haya Moushka. Il me semble qu’il doit effectivement en être ainsi. Je vous adresse mes voeux de Mazal Tov pour le nom donné à notre petite-fille, votre fille, qui a été appelée ‘Haya Moushka. Puisse D.ieu faire qu’elle ait de longs jours, des années bonnes et agréables, qu’elle craigne D.ieu sincèrement et qu’elle soit, en tout point, identique à son arrière grand-mère, la Rabbanit, dont elle porte le nom.
(Lettres de Rabbi Chalom Dov Ber, tome 3, pages 219, 227 et 237)
Sa fille ‘Haya Moushka resta réveillée toute la nuit
Le Echkavta de Rabbi décrit, en ces termes, les derniers jours dans ce monde de Rabbi Chalom Dov Ber: “Rabbi Yossef Its’hak et les membres de sa famille étaient allés dormir, à l’exception de sa fille, ‘Haya Moushka, qui resta réveillée toute la nuit. Moi-même, je suis parti me coucher, dans l’une des chambres. Au milieu de la nuit, vers deux heures du matin, mon sommeil fut troublé par un bruit, dans la maison. Je me suis habillé et je suis sorti de la chambre. Moushka se déplaçait rapidement dans la maison, tenant à la main un verre de lait. Je lui ai demandé ce qui se passait et pour qui était ce lait. Elle m’a répondu qu’il était destiné à son grand-père, Rabbi Chalom Dov Ber, lequel ne se sentait pas bien.
(Echkavta de Rabbi, page 13)
En exil à Castroma
En 5687 (1927), Rabbi Yossef Its’hak fut exilé à Castroma. C’est précisément à sa seconde fille, la Rabbanit, qu’il demanda de l’accompagner. Dans l’une de ses lettres, Rabbi Yossef Its’hak décrit son départ pour Castroma en ces termes: “A huit heures, j’ai pris congé des membres de ma famille, à Leningrad. Une grande foule s’était réunie à la gare et le voyage commença. Ma fille ‘Haya Moussya m’accompagna.” On raconte que Rabbi Yossef Its’hak expliqua, à l’époque, qu’elle seule était apte à le faire.
(Lettres de Rabbi Yossef Its’hak, tome 2, page 66) (Lire la suite) Visite au tombeau de Rabbi Chalom Dov Ber
Un mois avant de quitter la Russie, le 15 Elloul 5687 (1927), Rabbi Yossef Its’hak visita le saint tombeau de son père, à Rostov. De fait, il s’y rendait pour la dernière fois. La seule qui ’accompagna, durant ce voyage, fut sa fille, la Rabbanit, vraisemblablement parce que, étant fiancée, elle se préparait alors à son mariage. Le Rav Raphaël Na’hman Cohen, qui eut le mérite d’être, à l’époque, au service du Rabbi, raconte: “Sa fille, la Rabbanit Moussya, l’accompagna à Rostov, près du tombeau de Rabbi Chalom Dov Ber. Dans chaque banquette de train, il y avait deux places assises. Rabbi Yossef Its’hak et sa fille se trouvaient alors sur la même banquette. A l’époque, les ‘Hassidim se demandèrent pourquoi était-ce précisément la Rabbanit Moussya qui l’accompagnait. Ils expliquèrent que celle-ci se préparait à son mariage, pendant cette période. Quelques jours avant le décès de Rabbi Yossef Its’hak Le mercredi 7 Chevat 5710 (1950), quelques jours avant son décès, le Rabbi dit à sa fille, la Rabbanit Moushka: “Le moment est venu de se retirer de l’action communautaire.” Ou bien, selon une autre version: “Il convient de cesser l’action communautaire. Il faut se reposer.” On raconte qu’elle fut très satisfaite de ses paroles. Elle pensa, en effet, que le Rabbi allait prendre un peu de repos.
(Yemeï Béréchit, page 82)
Lorsque le Rabbi succéda à son beau-père
Quand Rabbi Yossef Its’hak quitta ce monde, des ‘Hassidim demandèrent au Rabbi de lui succéder. Comme on le sait, le Rabbi émit tout d’abord un refus énergique. Celle qui, au final, exerça une influence déterminante, dans ce domaine, fut la Rabbanit. Elle lui dit: “Est-il concevable que l’abnégation dont mon père a fait preuve pendant trente ans ait été inutile, ce qu’à D.ieu ne plaise?”
(Kfar ‘Habad n°748)
On s’en remet à lui
Pendant l’hiver 5711 (1950-1951), le Rabbi et la Rabbanit habitaient encore au 346 de la rue New York. L’un de ceux qui étaient proches d’eux raconta ce qui se passa, quand il leur rendit visite, un jour de l’hiver 5711 (1950-1951): “Je suis entré dans la maison et j’ai vu de nombreux livres, sur la table du salon. Quelques uns étaient ouverts, d’autres fermés. Il y avait aussi un grand nombre de lettres, sur cette table. La Rabbanit, me remarquant, se tourna vers moi et me dit: ‘Moi, je ne lis pas les lettres que l’on adresse à mon mari. On s’en remet à lui. Je ne veux pas savoir ce qu’ils lui écrivent’.”
(Yemeï Méle’h, tome 3, page 1263)
Les honneurs sont, pour moi, dénués de tout intérêt
En tant que Rabbanit de Loubavitch, elle aurait pu recevoir des honneurs royaux, si elle avait accepté de paraître en public et de prendre part aux réunions des femmes et jeunes filles ‘Habad. Mais, il ne lui vint jamais à l’esprit de le faire. Une fois, répondant à quelqu’un qui était venu lui rendre visite, elle dit: “Croyez-moi, je me passe des honneurs. Ils sont, pour moi, dénués de tout intérêt.” Je le regarde et je sens que je suis liée à la famille Une fois, au cours d’une discussion, elle dit: “Nous possédons un plateau du Tséma’h Tsédek que Horenstein nous a fait cadeau. Mais, je ne m’en suis jamais servi pour y placer les bougies avant de les allumer, à la veille du Chabbat. Comment moi, une simple femme, pourrais-je utiliser de tels objets? En fait, je me contente de le regarder et, de la sorte, je sens que je suis liée à la famille”.
(Yemeï Méle’h, tome 3, page 1254)
Le conseil qui sauva une vie
La Rabbanit raconta: “Une fois, je me promenais au bord de la mer, à Nice. Soudain, une femme juive, épouse d’un Rav de Belgique, m’aborda. Je lui demandai: ‘Que faites-vous là?’ Elle me répondit qu’elle attendait son mari, lequel était aller se baigner. Il s’était éloigné de la plage centrale et avait déposé ses vêtements sur le côté. Soudain, nous avons aperçu des Allemands qui se dirigeaient vers nous. A l’époque, ceux-ci n’avaient pas encore conquis la ville de Nice. Néanmoins, ils y inspiraient la crainte. En fait, c’était avant tout son mari qui courrait un danger, car le fait qu’il était juif apparaissait à l’évidence. Nous ne savions que faire. Soudain, j’ai eu une idée. J’ai été voir le maître nageur et lui ait dit, en français: ‘Ne voit-on pas une tête qui émerge, là-bas, au loin?’ Pendant qu’il observait, je lui indiquai, en allusion, qu’il était préférable que les Allemands ne voient pas cet homme. Le maître nageur comprit mon allusion, prit sa barque de sauveteur et partit “sauver” celui qui se “noyait”. Concrètement, il saisit ce Juif et le conduisit à bonne distance de la côte. Entre temps, les Allemands s’approchèrent et observèrent ce qui se passait. Ils ne firent pas attention à moi, ni à l’autre femme. Peut-être ne recherchaient-ils pas de femmes. En revanche, ils s’aperçurent qu’il y avait un Juif avec le maître nageur, dans la barque, mais virent que celui-ci était déjà loin. Ils s’en allèrent donc. Le maître nageur déposa le Rav dans un endroit éloigné, lui permit de mettre ses vêtements et lui fit regagner la côte, pendant la nuit. Par la suite, le Rav rentra chez lui et une nfant, l’une de leurs filles, vint me dire qu’il n’y avait plus lieu de s’inquiéter, car il se trouvait chez lui et tout allait bien. Néanmoins, je ne me trouvais pas à la maison, lorsqu’elle arriva, car j’étais alors partie chercher du lait surveillé.” Techouva sur une faute datant de l’époque de la France
Dans des circonstances exceptionnelles, la Rabbanit rapporta elle-même le récit suivant. Pendant les dix jours de Techouva, elle expliquait à un enfant la nécessité de se repentir, en cette période lorsque celui-ci la questionna, naïvement: “Rabbanit, vous-même n’avez sûrement nul besoin de la Techouva.” La Rabbanit médita, durant quelques minutes, puis elle lui répondit qu’elle devait elle-même avoir recours à la Techouva. L’enfant s’en étonna et elle raconta alors: Une fois, à la veille du départ de Paris du Rabbi et de la Rabbanit, il y eut un grand bombardement et tous fuyaient donc, dans tous les sens, afin de se mettre à l’abri. Le Rabbi et la Rabbanit le firent également. De façon générale, chacun emportait avec lui un peu de nourriture. Le Rabbi, en revanche, prit son Talith, ses Tefilin et ses manuscrits. En chemin, la Rabbanit observa un avion qui, les survolant, lâcha une bombe. Mais, un homme, se tenant près d’elle, poursuivit son chemin, sans voir ce qui se passait. La Rabbanit se dit alors que, s’il ne se couchait pas aussitôt à terre, l’homme risquait d’être atteint par cette bombe ou par ses débris. Réagissant très rapidement, elle le poussa de côté, de toutes ses forces. Par la suite, il s’avéra qu’elle lui avait ainsi sauvé la vie. Achevant son récit, la Rabbanit conclut, avec la grandeur d’âme qui la caractérisait: “Certes, ce Juif a été sauvé du bombardement, mais je l’ai poussé et, lorsque l’on agit ainsi, on doit avoir recours à la Techouva.”
Mon père me l’a enseigné
L’un de ceux qui était au service de la Rabbanit raconta: “Lors d’un déplacement avec la Rabbanit, nous sommes parvenus devant une artère fermée à la circulation. Un panneau indiquait un itinéraire détourné. Nous l’avons emprunté et là, nous avons vu, sur le coin de la rue, une voiture de police et un camion. Dans la cour, en face, il y avait des meubles et des affaires personnelles. Nous avons poursuivi notre chemin, sur quelques dizaines de mètres, puis, la Rabbanit m’a demandé de faire demi-tour. Je lui en ai demandé la raison. Elle m’a considéré pendant quelques instants, puis m’a dit: ‘Mon père m’a enseigné que tout est effet de la divine Providence. Cette rue était fermée et nous avons donc fait un détour. Là, nous avons vu que quelque chose se passait. Nous devons savoir de quoi il s’agit.’ Nous avons donc rebroussé chemin et nous avons pu voir qu’un couple d’immigrants russes, ayant des enfants, habitait là. Depuis plusieurs mois, cette famille n’avait pas payé son loyer. Le propriétaire de la maison faisait donc exécuter l’ordre d’expulsion qui avait été prononcé par le tribunal. A notre arrivée, tous les membres de la famille se tenaient dans la cour et pleuraient. La Rabbanit me demanda de rechercher auprès de l’huissier quel était le montant de la dette. J’ai posé la question et l’on m’a répondu qu’il s’agissait de quatre mois de loyer, c’est-à-dire d’une somme conséquente, de plusieurs milliers de dollars. La Rabbanit prit son chéquier, établit aussitôt un chèque de ce montant, me demanda de le transmettre directement à l’huissier, sans que la famille n’en ait connaissance. Je le lui ai donné et aussitôt, la famille a pu regagner sa maison, sans comprendre pourquoi un changement soudain était intervenu dans leur situation.
Elle peut également donner une bénédiction
Une fois, les femmes et jeunes filles ‘Habad adressèrent un bouquet de fleurs à la Rabbanit, à l’occasion de son anniversaire. Elles y joignirent une enveloppe, contenant les noms de personnes qui sollicitaient une bénédiction. Le Rav H. S. D. Halbershtam transmit le bouquet à la Rabbanit et l’enveloppe au Rabbi. Le Rabbi observa l’enveloppe et, y voyant le nom de la Rabbanit, demanda pourquoi on lui apporté un courrier adressé à son épouse. Le Rav Halbershtam répondit qu’il s’agissait d’une liste de personnes sollicitant une bénédiction et le Rabbi, dont le visage devint alors très sérieux, dit: “Hé bien, elle peut également donner une bénédiction.”
(Yemeï Méle’h, tome 3, page 1267) Vous êtes tous nos enfants
Une famille vint rendre visite à la Rabbanit, à son domicile. Pendant que celle-ci, se trouvant près de la table, discutait avec les adultes, les enfants se déplaçaient dans la maison. Lorsqu’ils finirent de la visiter, l’un d’entre eux s’adressa naïvement à la Rabbanit et lui demanda: “Où sont vos enfants?” Puis, après un instant de réflexion, il ajouta encore: “Sans doute sont-ils déjà grands et ils ont donc quitté la maison.” Entendant ces propos, la Rabbanit ne répondit pas immédiatement. Elle plaça d’abord les enfants tout autour de l’endroit où elle était assise. Ensuite, elle désigna de son doigt chacun d’entre eux, puis la fenêtre, donnant vers la rue et dit: “Voyez-vous, toi, toi et toi et tous ceux qui se trouvent là-bas, vous êtes tous nos enfants.”
Notre satisfaction est de savoir que vous êtes satisfait
Un Rav qui, à l’époque, résidait encore à Paris, rendit visite à la Rabbanit. Il prit congé d’elle en exprimant ses bons voeux et lui dit: “Que le Rabbi soit en bonne santé et qu’il conçoive de nous beaucoup de satisfaction.” La Rabbanit lui répondit: “Notre satisfaction est de savoir que vous êtes satisfait.”
(Atéret Mal’hout)
Elle avait une personnalité hors du commun
Le docteur Meïr Chohetman était proche du Rabbi et de la Rabbanit, quand ceuxci se trouvaient à Paris. Il étudiait même la Guemara, chaque jour, avec le Rabbi. Il fit part, en ces termes, de la manière dont il fut impressionné par la Rabbanit: “La Rabbanit Haya Moushka passait la majeure partie de la journée à la maison. Elle étudiait le français, sans toutefois le faire de manière systématique. Elle accueillait chacun chaleureusement. Elle avait véritablement une personnalité hors du commun. Quiconque lui rendait visite une fois ne ratait pas une occasion de revenir, par la suite.”
(Yemeï Méle’h, tome 1, page 382)
On les envoie partout La Rabbanit s’intéressait beaucoup aux accomplissements des émissaires de son mari. Elle éprouvait une profonde admiration pour eux, eu égard à l’abnégation dont ils font preuve pour diffuser le Judaïsme. A chaque occasion, elle évoquait avec ravissement leur esprit de sacrifice. Avec une satisfaction évidente, elle disait: “Ils abandonnent leur famille, s’en vont avec de petits enfants, en faisant don de leur propre personne. Ils se rendent dans les coins les plus isolés de la terre, car on les envoie partout.”
(Kfar ‘Habad n°748) Ses larmes coulèrent
Une femme rendit visite à la Rabbanit en 5744 (1984). La Rabbanit l’invita à assister à une projection vidéo, montrant l’activité des tanks de Mitsvot, en Terre Sainte. La Rabbanit fut elle-même particulièrement émue en voyant les émissaires du Rabbi distribuer des bougies de ‘Hanouka et des beignets aux soldats, afin de les réjouir, malgré le froid rigoureux. Elle en fut si émue, si fière, que ses larmes coulèrent sur ses joues.
(Kfar ‘Habad n°748)
Attachement au Rabbi
L’un de ceux qui étaient proches de la Rabbanit raconta qu’en 5746 (1985), il se rendit, à la veille de Sim’hat Torah, dans le bâtiment de la bibliothèque, où elle se trouvait alors. Elle lui demanda comment s’était passée la réunion ‘hassidique, au cours de laquelle son mari venait de s’adresser aux ‘Hassidim. Il lui raconta qu’au cours de celle-ci, le Rabbi avait demandé que chacun dise Le’haïm, puis retourne son verre vide. Sur la table près de laquelle la Rabbanit était assise, il y avait une bouteille. La Rabbanit la saisit aussitôt et la retourna.
(Yemeï Méle’h, tome 3, page 1266)
Mon mari a de bonnes idées
Une femme eut le mérite de rendre visite à la Rabbanit, à de nombreuses reprises. Elle raconta que, de façon générale, celle-ci évitait de parler du Rabbi et de sa grandeur. Pour autant, il était clair qu’elle était fière des initiatives qu’il avait prises dans le but de diffuser le Judaïsme et en fonction desquelles l’action était menée. Cette femme raconte: “Je me souviens qu’elle m’a demandée, une fois, de quelle manière la création des Tsivot Hachem avait été accueillie, à Londres. Je lui ai répondu que cette initiative avait eu beaucoup de succès. Elle dit alors: ‘Mon mari a de bonnes idées, n’est-ce pas?’”
Une réunion ‘hassidique qui rassasie
L’un de ceux qui étaient proches de la Rabbanit lui rendit visite après une réunion ‘hassidique qui s’était poursuivie jusqu’à une heure très tardive. La Rabbanit lui proposa de manger et il répondit qu’il n’avait pas faim. La Rabbanit dit aussitôt que cela n’était pas étonnant et elle expliqua: “Une réunion ‘hassidique rassasie.”
(Kfar ‘Habad n°748)
Mon mari l’a dit
Une fois, un événement exceptionnel se produisit. Le livreur posa une caisse de légumes devant la porte qui se trouve à l’avant de la maison du Rabbi alors qu’il la mettait, d’ordinaire, devant celle qui est à l’arrière de la maison. Le soir, le Rabbi rentra à la maison en tenant cette caisse à la main. La Rabbanit s’en aperçut et dit: “Pourquoi la portes-tu toi-même? Natik est là pour cela.” Le Rabbi lui répondit: “Natik est un Juif comme les autres.” Depuis lors, chaque fois que Natik voulait aider la Rabbanit de manière inhabituelle, la Rabbanit lui répondait: “Mon mari n’a-t-il pas dit que Natik est un Juif comme les autres?” Une fois, Natik indiqua qu’il se “plaindrait” au Rabbi, car celui-ci, par cette phrase, avait réduit ses possibilités de venir en aide à la Rabbanit. Elle lui répondit par un large sourire mais, à partir de ce jour, elle cessa de lui rappeler les mots du Rabbi.
(Kfar ‘Habad n°748)
Il faut parler Yiddish
A différentes occasions, la Rabbanit encouragea plusieurs personnes à s’exprimer en Yiddish. Une fois, elle expliqua à quelqu’un qui venait lui rendre visite à quel point il était important que tous parlent cette langue. Elle précisa que, durant la guerre, alors que tous fuyaient devant les Allemands, elle côtoya de nombreux Juifs, venant de tous les horizons et de tous les milieux. L’élément unificateur entre eux était alors la langue Yiddish.
Il n’ira pas au 770
La Rabbanit fit une chute et se cassa le bras. Elle dut alors être plâtrée. Un soir, alors qu’elle souffrait beaucoup, elle appela l’une des femmes desquelles elle était proche et lui demanda d’appeler une infirmière. Mais, il était difficile de le faire, compte tenu de l’heure tardive. Voyant qu’elle ne recevait pas de réponse, la Rabbanit rappela cette femme, dix minutes plus tard, pour savoir ce qu’il en était. Elle précisa: “Mon mari est près de moi et il dit qu’il n’ira pas au 770, Eastern Parkway, tant qu’une infirmière n’arrivera pas ici. Je sais à quel point il est important pour lui d’être avec les ‘Hassidim et pour les ‘Hassidim d’être avec lui. Je ne souhaite pas qu’il soit retenu ici un instant de plus.”
Il est important pour moi de ne pas lui faire de la peine
Durant ses derniers jours, la Rabbanit souffrit des yeux. Une fois, je lui ai posé la question suivante: “Des Juifs du monde entier émettent le voeu de recevoir une bénédiction du Rabbi. Comment pouvez-vous ne pas lui en parler?” La réponse de la Rabbanit fut à la fois simple et surprenante: “Il est important pour moi de ne pas lui faire de la peine.”
(Atéret Mal’hout) Vous m’avez fait revivre
Quelques instants avant de quitter ce monde, elle demanda au Rav Chalom Gansburg de lui apporter un verre d’eau. Il le lui présenta. Elle récita la bénédiction et en but quelques gouttes. Elle dit ensuite: “Chalom, vous m’avez fait revivre. Que D.ieu en fasse de même pour vous.” Mon père le Rabbi, ses livres et tout ce qui lui appartient sont aux ‘Hassidim L’une des dernières actions réalisées ici-bas par celle qui a quitté ce monde a fait l’objet d’une diffusion et a été connue de tous, y compris des autres nations. Il s’agit de la réponse qu’elle fit, à propos de son père, le Rabbi, mon beau-père, chef de notre génération. Elle dit: “Mon père, le Rabbi, ses livres et tout ce qui lui appartient sont aux ‘Hassidim.” Par cette réponse, celle qui a quitté ce monde a exprimé, affirmé devant tous que le chef de notre génération, successeur de nos saints maîtres, depuis l’Admour Hazaken, fondateur de la ‘Hassidout ‘Habad et le Baal Chem Tov, fondateur de la ‘Hassidout générale, restera le Rabbi pour l’éternité, sans qu’aucune interruption ne soit envisageable, ce qu’à D.ieu ne plaise, jusqu’à la venue de notre juste libérateur.
Mais le fait véritablement nouveau est l’accueil réservé à cette réponse par les autres nations. En effet, c’est sur la base de celle-ci que le verdict a ét rendu, en particulier pour ce qui concerne les livres sacrés. Il a été décidé qu’il en serait effectivement ainsi. On peut en conclure que le souvenir, nécessaire pour celui qui survit, doit essentiellement porter sur le renforcement et le développement, avec la plus grande ardeur, de cette éternité, de la pérennité de la ‘Hassidout générale, de la ‘Hassidout ‘Habad, de ses maîtres, à chaque époque, jusqu’à la venue de notre juste libérateur, d’une manière évidente pour tous, y compris pour les autres nations.
(Discours du Rabbi, à l’issue du Chabbat Terouma 5748-1988)
Les enfants qui portent son nom
Nous avons vu que le souvenir est nécessaire, pour celui qui survit. Chacun doit montrer que “sa descendance est encore en vie”, car, de la sorte, elle-même “est en vie”. Il faut aussi s’inspirer de son comportement et agir comme elle le faisait ellemême, avec abnégation. Combien plus en est-il ainsi lorsque l’on donne son nom à un enfant. De la sorte, “sa descendance est encore en vie”, au sens le plus littéral, de sorte que elle-même “est en vie”. Et l’enfant qui s’appellera ‘Haya aura une longue vie, de longs jours et de bonnes années.
(Discours du Rabbi, Chabbat Yethro, 22 Chevat 5749-1989)
Certaines ont eu le mérite que plusieurs filles juives portent leur nom. Et, ces filles donnent un bon exemple, ayant une âme saine dans un corps sain, sans aucune interruption. Elles reçoivent une éducation conforme à l’esprit de celle qui a quitté ce monde, en fonction de ses directives et du modèle qu’elle a elle-même fourni. En effet, comme on l’a maintes fois souligné, elle a elle-même été éduquée par le chef de notre génération, mon beau-père, le Rabbi.
(Discours du Rabbi, veille du 22 Chevat 5752-1992)
Une participation de sa part et de la mienne
Le dimanche 24 Adar, veille de l’anniversaire de la naissance de la Rabbanit, fut posée la première pierre du campus ‘Haya Moushka, dédié à sa mémoire. A la fin de la cérémonie, qui fut particulièrement fastueuse, le Rabbi arriva, à la grande surprise de tous et il transmit au Rav Avraham Chem Tov un montant de quatre cent soixante dix dollars, correspondant à la valeur numérique du nom ‘Haya Moushka. En lui transmettant ces dollars, le Rabbi dit: “Je me rends près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi et j’irai également auprès d’elle. Ce soir, ce sera son anniversaire et ces quatre cent soixante dix dollars sont une participation de sa part et de la mienne. Puisse D.ieu faire que nous ayons de bonnes nouvelles.”
La campagne pour la célébration de l’anniversaire,lancée en l’honneur de la Rabbanit
Dernièrement, nous avons évoqué, à différentes reprises, la nécessité de se souvenir incombant à celui qui survit. Pour cela, on doit systématiquement rechercher l’implication concrète, l’action, qui est essentielle. Il est donc certain que l’on peut profiter de son anniversaire, lorsque son Mazal est dominant, pour renforcer tout ce qui concerne le Judaïsme, la Torah et ses Mitsvot. Un point préalable doit être précisé. Ce qui concerne un Juif, à titre personnel, exerce également son influence sur tout le peuple d’Israël et même sur le monde entier. De fait, nos Sages affirment que “chacun est tenu de considérer que le monde fut créé pour lui”. Or, ceci apparaît encore plus clairement pour ce qui concerne son anniversaire, qui est le 25 Adar. Concrètement, il est donc proposé d’introduire une pratique positive qui, pour celui qui le désire, sera dédiée au mérite et à l’élévation de son âme. Celle-ci concerne le comportement que l’on doit adopter, lors de son anniversaire. Mon beau-père, le Rabbi, a largement diffusé le comportement qu’il fallait avoir, à cette occasion et qui, dans les générations précédentes, n’était connu que d’une élite: “On doit évoquer ses souvenirs, y méditer, réparer ce qui doit l’être et introduire la Techouva chaque fois que cela est nécessaire”. De même, on a alors coutume de donner de la Tsedaka, avant les prières de Cha’harit et de Min’ha. Si l’anniversaire est un Chabbat ou bien un jour de fête, on en donnera à la veille de ce jour. On aura aussi une étude de plus de la partie révélée de la Torah et de la ‘Hassidout. En conséquence, il serait judicieux de diffuser encore plus largement ces pratiques parmi tous les Juifs, de leur demander, à l’occasion de leur anniversaire, de prévoir un ajout à l’étude de la Torah, à la prière et à la Tsedaka, qui sont les trois piliers sur lesquels reposent le monde, en général et, en premier lieu, le “petit monde” que constitue la personnalité humaine. Et, l’on prendra la bonne résolution d’intensifier, pendant l’année suivante, son engagement pour tout ce qui concerne la Torah et les Mitsvot.
(Discours du Rabbi, 25 Adar 5748-1988)
Le fonds ‘Hamech
Dans la nuit qui suivit l’enterrement de la Rabbanit, le Rabbi appela son secrétaire, le Rav Krinsky et lui demanda, en particulier, de créer au plus vite un fonds de Tsedaka qui porterait le nom de la Rabbanit. Celui-ci fut effectivement créé et nommé “fonds ‘Hamech”, initiales de ‘Haya Moushka Schneerson, dans le but de soutenir les campagnes pour l’allumage des bougies du Chabbat, pour la pureté familiale, pour l’aide au financement des mariages, pour la construction et le développement de bains rituels et pour favoriser l’éducation. Durant les années suivantes, le Rabbi distribua des montants importants, prélevés sur ce fonds, aux institutions ‘Habad, dans le monde entier. Prenant la parole à l’issue des sept jours du deuil, le Rabbi dit: “Il faut préciser qu’un fonds spécifique a été institué, qui porte le nom de fonds ‘Hamech, d’après les initiales du nom de la défunte, ‘Haya Moushka Schneerson. Certes, le nom de famille semble secondaire. Néanmoins, on le fait apparaître sur différents actes officiels et les témoins de ces actes, pour raffermir leur rôle, signent également en le mentionnant. Combien plus doit-il être mentionné, en l’occurrence. Ce nom, en effet, introduit une claire allusion au fondateur de la famille, l’Admour Hazaken, qui s’appelait Chnéor, deux lumières, parce qu’il portait en lui celle de la partie révélée de la Torah et celle de son enseignement profond. De plus, son âme descendait ici-bas pour la première fois, comme le rapportent les notes et les causeries du père de la défunte. Bien plus, ce nom de famille, mentionnant Chnéor, se termine, en outre, par “son”, le fils, établissant ainsi la filiation avec l’Admour Hazaken. Or, disent nos Sages, un père, dans cinq domaines, confère un mérite à son fils, dès l’instant de sa naissance et ce dernier peut, dès lors, hériter de tout ce que son père possède.”
(Discours du Rabbi, 29 Chevat 5748-1988, à l’issue des sept jours du deuil) La force du père se révèle chez la fille plus que chez le fils
Les condoléances et les bénédictions qui les accompagnent ont été présentées pour la fille du chef de notre génération. Or, disent nos Sages, “lorsque l’homme ensemence le premier, l’enfant qui naît est une fille”. Ainsi, la force du père se révèle chez la fille plus que chez le fils. En l’occurrence, le chef de notre génération est le successeur de tous ceux qui l’ont précédé, depuis l’Admour Hazaken et le Baal Chem Tov. Ainsi, aux bénédictions que le Saint béni soit-Il accorde et qui se révèlent grâce aux bons voeux signifiés lorsque l’on a consolé les endeuillés, s’ajoutent les mérites et les vertus spécifiques de la défunte, celle de la fille du chef de la génération et celle qu’elle s’est acquise par les bonnes actions qu’elle a elle-même réalisées.
(Discours du Rabbi, 29 Chevat 5748-1988, à l’issue des sept jours du deuil)
Ajout à l’action concrète, à l’occasion de la Hilloula
L’acte est essentiel, en particulier pour ce qui concerne la Hilloula. En effet, la coutume juive veut que l’on intensifie l’action concrète, à cette occasion, pour l’élévation de son âme, de sorte que celle-ci puisse également se révéler ici-bas. Concrètement, à l’occasion de la Hilloula, il est bon d’augmenter et de développer les institutions dédiées à sa mémoire, au delà de celles qui existent déjà. Ces institutions seront plus particulièrement consacrées aux trois Mitsvot précédemment définies. Par ailleurs, il est également judicieux de donner de la Tsedaka, à l’occasion de la Hilloula, de préférence un multiple de quatre cent soixante dix, valeur numérique du nom de la défunte, comme nous l’avons vu. Quiconque multipliera ses réalisations en ce sens sera digne d’éloge. Et, l’on ne donnera pas seulement quatre cent soixante dix petites pièces, des pièces de bronze. Ce seront de grandes pièces, des pièces d’or.
(Discours du Rabbi, Chabbat Yethro, 22 Chevat 5750-1990)
Depuis 5687, les ‘Hassidim n’ont pas connu une joie aussi intense
A la veille de Roch ‘Hodech 5738-1977, lorsque le Rabbi rentra chez lui pour la première fois, après le malaise cardiaque qu’il avait subi, le Chemini Atséret de la même année, la Rabbanit, se trouvant au second étage du 770, Eastern Parkway, dans la maison de Rabbi Yossef Its’hak, observait son mari, alors qu’il quittait son bureau. Considérant l’immense joie des ‘Hassidim, à cette occasion, elle dit: “Depuis la libération de mon père, le 12 Tamouz 5687-1927, les ‘Hassidim n’ont pas éprouvé une telle joie.”
(Kfar ‘Habad n°785)
Une oeuvre réalisée avec abnégation
Un enseignement peut être donné à propos de cette Hilloula. Il y a eu un “incendie” et l’âme, au sein de la flamme, s’est élevée jusqu’au point le plus élevé du ciel. Mais, il s’agit, en l’occurrence, d’une femme Tsidkanit, bien plus de la fille de mon beau-père, le Rabbi, chef de notre génération et l’on connaît le lien spécifique d’une fille avec son père. Lorsque son âme se trouvait dans son corps, elle possédait donc le mérite de son père, en plus du sien propre. Elle servait D.ieu “comme l’ordonne Ta Volonté”. Bien plus, elle intensifiait régulièrement ce service, s’élevant ainsi d’une étape vers l’autre. De fait, elle accomplit son oeuvre avec abnégation, comme on peut le déduire d’un récit décrivant l’éducation que mon beau-père, le Rabbi, prodigua à ses filles. En effet, leur professeur entendait privilégier l’approche intellectuelle, ne pas les effrayer en faisant appel au miracle ou au sacrifice physique. Mais, mon beau-père lui signifia que l’éducation d’un enfant juif commençait, bien au contraire, par des récits, relatant le don de soi. C’est là le message que cet enfant devait entendre. Du reste, ce récit est spécifiquement lié à elle et l’on peut en conclure qu’il s’agissait, tout particulièrement, de lui donner une telle éducation, de lui faire profondément intégrer cette abnégation. Combien plus en est-il ainsi après son décès, alors que son âme a connu la plus haute élévation.
(Discours du Rabbi, Chabbat Yethro, 22 Chevat 5749-1989)
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