Des murs et des portesLes murs sont-ils une bonne chose ?par Yanki TauberLes murs enferment, séparent, isolent. Les murs vous soustraient au monde. Mais, d’un autre côté, un mur brisé évoque le danger. S’il endiguait une rivière, celle-ci va sortir de son lit. S’il fortifiait une frontière, des ennemis risquent d’infiltrer le pays. Un mur brisé évoque la vulnérabilité, l’exposition aux attaques, la perte d’identité. S’il en est ainsi, de quoi avons-nous besoin ? Ce qu’il nous faut, ce sont des murs avec des portes. Il nous faut des remparts solides et forts, avec des portes que l’on peut ouvrir et fermer. Des portes ouvertes le jour et fermées la nuit. Des portes que l’on ouvre pour permettre aux gens de rentrer et de sortir pour échanger des idées et des marchandises ; des portes qui ferment pour protéger la ville et gardant à distance les forces malfaisantes et destructrices. Quel bonheur lorsque votre ville, votre communauté, votre famille, votre propre corps et votre propre âme possèdent de puissantes murailles dotées de portes qui fonctionnent correctement. Cela vous renforce dans votre identité, protège ce qui vous est le plus précieux tout en vous assurant l’ouverture sur le monde qui vous permet de donner et de recevoir, d’apprendre et d’enseigner.
Le 10 Tévet – cette année mardi 6 janvier 2009 – rappelle le début du siège de Jérusalem par Nabuchodonosor en l’an 3336 (-425). C’est l’un des quatre jeûnes institués par nos Sages en souvenir de la destruction du Temple. Ce fut le début d’une tragédie au terme de laquelle ces murailles furent éventrées, le Saint Temple fut détruit et le Peuple Juif fut envoyé en exil. Chaque année, le jour du 10 Tevet est pour nous un jour de jeûne et de repentance. Un jour consacré à protéger les murs de notre identité, à réparer leurs brèches et à s’assurer que leurs portes fonctionnent correctement.
Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi explique qu’un jour de jeûne est aussi un jour de bienveillance divine. Comme l’obligation de jeûner le 10 Tévet est, à certains égards, plus stricte que pour les autres jeûnes, on peut comprendre que la bienveillance divine est aussi plus forte ce jour-là. Donc la Techouva, le retour à D.ieu, que doit amener le jeûne, sera aussi d’un niveau plus élevé.
Le 10 Tévet, le roi de Babylone commença le siège de Jérusalem, ce siège s'acheva par la destruction du Temple et de la ville le 9 Av.
1 - Chaque membre majeur de la communauté devra jeûner le 3 tichri, le 10 téveth, le 17 tamouz et le 9 av et il est interdit de briser la barrière de la Tradition.
2 - Le jeûne commence au lever du jour jusqu'à l'apparition des étoiles. Durant ce jeûne, il est permis de se laver, de se parfumer et de porter des chaussures.
3 - Une femme enceinte ou qui allaite est dispensée de ce jeûne, elle mangera cependant pour sa santé et celle de l'enfant et non par plaisir (elle ne consommera pas des mets d'agrément comme des glaces, des gâteaux, etc.). De même, une femme dans les 30 jours qui suivent la naissance de son enfant est dispensée du jeûne.
4 - Un malade est dispensé du jeûne, même si sa vie n'est pas en danger. Il mangera cependant avec discrétion, et uniquement ce qui est nécessaire pour sa santé et pas de mets d'agrément.
5 - Des jeunes mariés dans la semaine de leur mariage doivent jeûner, ainsi que le père le jour de la circoncision de son fils, le mohel et le porteur du bébé (sandak), le kiddouch sera alors bu par un enfant mineur.
6 - A priori, on ne se lavera pas la bouche et on ne se brossera pas les dents, sauf si l'on ne supporte pas cette situation, auquel cas on fera attention de ne pas avaler d'eau.
7 - Il est licite de fumer, si on ne peut se passer de la cigarette, mais interdit de mâcher un chewing-gum. 8 - Afin de pouvoir manger au petit matin, il est souhaitable d'en poser expressément la condition avant de dormir : «Si je me lève avant le lever du soleil, je mangerai», car sinon le sommeil est considéré comme début du jeûne. |
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