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mardi 21 avril 2009

Les loubavitchs, des juifs en mission


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France - Infos
Écrit par www.hassidout.org
Mardi, 21 Avril 2009 13:44


Le Rav Mendel Sebag

Anne-Bénédicte HOFFNER, à Orléans et Boulogne-Billancourt
la-croix.com


Reportage avec des rabbins du mouvement Habad qui vont au-devant de ceux qui ne fréquentent plus, ou n’ont jamais fréquenté, la synagogue

Ce jour-là, Mendel Sebag a quitté Saint- Germain-en-Laye dès 7 heures du matin. Il s’est arrêté d’abord à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) pour déposer chez un couple de retraités les galettes de pain azyme indispensables pour fêter Pessah, la Pâque juive. Puis à nouveau chez une veuve de La Ferté-Bernard (Sarthe), pour la même raison. « Elle reçoit des colis, des revues… Mais quand elle me voit, elle pleure : elle est tellement contente de pouvoir parler à un rabbin », commente-t-il sobrement.

En ce début d’après-midi, il arrive à Ormes, petit village dans la banlieue d’Orléans (Loiret), où il enseigne, chaque semaine depuis un an et demi, l’hébreu et la religion juive à trois jeunes garçons. L’un d’eux prépare sa bar-mitsva qui doit avoir lieu en novembre. Après quelques minutes passées à chercher les livres qu’ils ont plus ou moins volontairement égarés dans la maison, les garçons ont mis leur kippa, et déchiffrent en ânonnant les prières qu’ils devront lire à la synagogue.

Suivent quelques questions-réponses sur le sens de la fête de Pâque : la lecture de la Hagada (le récit de la fuite d’Égypte), le repas du seder et, surtout, l’interdiction pendant huit jours de posséder ou de consommer du hamets, du pain levé.

« Quand j’ai fait leur connaissance, ils ne connaissaient rien : ils n’avaient jamais vu un rabbin, n’étaient jamais allés à la synagogue », explique Mendel Sebag, barbe, costume et chapeau noirs. Leurs pères ayant été mutés dans la région il y a une vingtaine d’années, les enfants n’ont jamais connu ni l’école juive ni le Talmud-Torah. Le rabbin loubavitch est leur « pont aérien avec le judaïsme ». (Lire la suite)


Rabbin itinérant

Aussitôt son cours achevé, Mendel Sebag reprend sa voiture. Il tient à passer saluer quelques commerçants dans le centre-ville d’Orléans. Et, là encore, à leur déposer vin cacher, galettes de pain azyme et dépliant expliquant la marche à suivre pour fêter Pessah. Le propriétaire d’un magasin de vêtements prend plusieurs boîtes, qu’il s’engage à distribuer autour de lui. Quant à Éric, propriétaire d’une épicerie fine, il ne cache pas son émotion : lui qui a repris le chemin de la synagogue il y a quelques années, est tout heureux de cette visite impromptue, occasion pour lui d’échanger quelques nouvelles et de mettre les phylactères ( tefilin) qu’il ne sait pas encore nouer tout seul.

Tous deux disparaissent derrière les étagères sur lesquelles s’alignent les boîtes de thé et récitent les bénédictions en enroulant les longs lacets noirs. « N’oublie pas : pendant huit jours, pas de hamets », lui rappelle Mendel Sebag, non sans lui avoir fait signer une procuration qui lui permet de « vendre » symboliquement à un non-juif son stock de biscuits.

Il y a une dizaine d’années, lorsqu’il s’est installé dans la petite communauté de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), le jeune rabbin, également aumônier de prisons au titre du Consistoire, a accepté cette responsabilité de rabbin itinérant du mouvement Habad (ou loubavitch) pour tout l’ouest de la France.

"A la pêche"

« Au-delà de Neuilly-sur-Seine, il n’y a quasiment plus rien », résume-t-il. Seules quelques communautés, comme Tours, parviennent à attirer et salarier un rabbin. Mais pour le reste, les fidèles sont isolés, et assez largement abandonnés par les institutions communautaires. Au début, Mendel Sebag est « allé à la pêche », faire du porte-à-porte. Grâce au bouche-à-oreille, son nom commence à être connu et ses visites le mènent jusqu’à La Rochelle, Brest ou Limoges. Chaque dimanche, il enseigne au Havre, et marque deux arrêts sur le trajet du retour. Au total, il affiche plus de 60 000 km par an au compteur.

« Certains grands rabbins refusent de donner des conférences devant moins de 200 personnes. Ils oublient que, dans le judaïsme, “tout homme est un monde” », déplore-t-il à mots couverts.

Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. Un autre monde. Mais la même volonté de s’adresser à ceux qui ne fréquentent plus – ou n’ont jamais fréquenté – la synagogue. Le jeune rabbin Michaël Sojcher fait visiter ses locaux tout neufs : l’ancienne clinique, rachetée par le centre Habad, a été transformée et accueille désormais synagogue, salle de cours, bibliothèque, et même mikvé (bain rituel) au sous-sol. La décoration est particulièrement soignée car, Michaël Sojcher ne s’en cache pas, il n’est pas « pour la religion forcée ». « Et puis, les membres qui fréquentent notre centre sont habitués à un certain confort chez eux. Ils veulent le retrouver ici », convient-il.

Un contenu personnalisé

Il y a presque trente ans, son père le rabbin Mordéhai Sojcher a d’abord ouvert un centre aéré, le « gan Israël ». Puis, petit à petit, au fur et à mesure des déménagements et des agrandissements, les activités se sont diversifiées : éducatives, culturelles, et sociales. « Toujours avec l’approbation de la synagogue de Boulogne : notre but n’est surtout pas d’entrer en concurrence avec elle », assure son fils. Pour s’adapter au mieux à la demande, les formules de cours se sont multipliées : « lunch and learn » entre midi et deux heures pour les cadres pressés, « Momento café – Torah » chaque jeudi matin dans un restaurant casher de la ville pour les jeunes et plus débutants, voire cours à domicile, ou plutôt au bureau pour les patrons les plus pressés, qui n’hésitent pas à proposer à certains de leurs collaborateurs ou clients juifs de se joindre à eux.

Même le contenu est personnalisé : du plus ardu – avec un cours sur les pratiques juives et leurs fondements religieux – au plus accessible, avec une réflexion sur la « paracha de la semaine » (section de la Torah qui sera lue le samedi suivant) en la « rapprochant des préoccupations individuelles des participants ». À Boulogne-Billancourt, le mouvement Habad flirte avec le développement personnel…

Ce sens très poussé de l’accueil plaît indéniablement, dans cette ville bourgeoise des Hauts-de-Seine. « Je viens ici chaque jour à midi : cela me permet d’utiliser au mieux ma pause déjeuner, d’étudier sans prendre du temps sur ma famille », témoigne un jeune commercial qui vient d’assister, sandwich à la main, à un cours sur les règles de préparation du seder, le repas rituel de la Pâque. Dentiste, son voisin apprécie lui aussi ce créneau horaire sur lequel la synagogue consistoriale – qu’il fréquente par ailleurs – ne propose rien.

Quant à Alexandre, 28 ans, qui vient de racheter et d’agrandir sa troisième pharmacie, il passe régulièrement une tête : le centre se situe entre son stock et l’un de ses établissements. « Certains de nos membres donnent même leurs rendez-vous d’affaires ici, note Mickaël Sojcher. Une manière pour eux de faire découvrir nos cours qui, généralement, ne ressemblent pas du tout à ce qu’ils ont connu jusque-là. »

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