(Exode XIII, 17 à XVII, 16)
Chabbat Chira
RÉSUMÉ.
1) Le 15 Nissan 2448 au matin les Hébreux sortent d’Égypte.
2) Menacé par les armées égyptiennes que Pharaon a lancées à leur poursuite, sous la protection d'un épais nuage le 21 Nissan 2448, le peuple Juif traverse la mer Rouge qui s'ouvre en 12 parties pour chaque tribu.
3) Les rangs des armées du Pharaon sont saisis de confusion et, dans leur aveugle précipitation, les chars et les cavaliers du Pharaon prennent le chemin de la mer qui soudain, se referme sur eux, engloutissant hommes et chevaux.
4) *Mais sur l'autre rive, Moché chante avec les enfants d'Israël et s'élève le chant triomphant du peuple.
Myriam, à la tête des femmes juives, entonne à son tour l'hymne de la joie.
5) Dans le désert de Sin, les bné Israël se révoltent et demandent de la viande et du pain alors, des cailles en grand nombre s'abattent autour du camp et Hachem a fait descendre la Manne (le pain céleste) pendant les 40 ans du désert excepté le Chabbat**
6) À Réfidim un incident, de nouveau dû au manque d'eau oppose Moché au peuple, mais des sources amères sont adoucies par l'ordre divin.
7) Amalek attaque par surprise Israël et, dans une courte, mais pénible bataille, ce dernier est partiellement affaibli. Hachem ordonne d'effacer le souvenir d'Amalek qui se trouvera dans chaque génération.
*) Le Talmoud nous rapporte (Sanhédrine 39b) que les êtres célestes voulurent chanter pour exprimer leur satisfaction devant le châtiment des méchants. Mais Hachem les arrêta dans leur élan: "Comment oseriez-vous chanter quand mes enfants sont en train de se noyer? Ce sont là de méchants enfants, certes, mais ce n'en sont pas moins mes enfants!"
**C’est la raison pour laquelle le Chabbat nous prenons deux pains et nous les couvrons à l’instar de la Manne (il y avait deux parts : une pour le vendredi et une pour le samedi et il y avait une rosée sous et sur la Manne.
Haftara
Juges 4, 4-5, 31
Déborah, la prophétesse, a remporté la victoire sur Sisra, dont les péripéties sont rapportées dans la haftara de ce Chabbat. Ce besoin et ce désir de chanter sont donc le dénominateur commun entre la sidra et la haftara en ce Chabbat appelé, de ce fait, Chabbat chira, le Chabbat du cantique.
Dans cette circonstance relatée, il y a encore un petit point commun: l'épouvante qu'éprouvent ici Sisra et sa cavalerie (4, 1 5) fut également ressentie au bord de la Mer Rouge par le Pharaon et sa cavalerie (Exode 14,24-25).
Dans les deux cas, elle fut semée par Hachem pour atténuer la pression de l’ennemi sur les enfants d'Israël. La part d’Hachem dans les deux victoires est en effet pertinente puisque, pratiquement, les Hébreux n'ont pas participé au combat. Il en est tout autrement de Déborah: tout en rendant hommage à Hachem, elle n'oublie pas de distribuer des éloges à tous ceux qui ont pris part à la bataille, mais aussi sa réprobation à ceux qui ont préféré rester tranquillement chez eux.
Sous la direction d'un homme ou d'une femme, qu'importe, Hachem accorde la victoire à son peuple dans la mesure où celui-ci ne compte pas sur un miracle, mais veut bien y prêter sa main.
Note liturgique
Les communautés du rite sefardi commencent cette Aftara au chapitre 5, verset 1.
Les 10 miracles du Yam Souf et les dix plaies qui y furent infligées aux Egvptiens.
Lorsque les Bné Israël traversèrent le Yam Souf, Hashem accomplit pour eux dix miracles
1. L'eau se fendit.
2. Pour les protéger, elle forma un toit au dessus d'eux.
3. Elle se fendit en douze passages, un pour chaque tribu.
4. Le sol était parfaitement sec sous les pieds des Bné Israël.
5. Il était comme de l'argile sous les pieds des Égyptiens. C'était une rétribution midda-kenegued-midda (œil pour œil, dent pour dent), pour punir les Égyptiens d'avoir réduit les Bné Israël en esclavage et de les avoir fait travailler avec de l'argile.
6. L'eau devint dure comme de la pierre (faisant mal aux Égyptiens qui poursuivaient les Bné Israël).
7. L'eau solidifiée formait des murs de mosaïques décoratives.
8. Ces murs étaient transparents, et permettaient à chaque tribu de voir les autres traverser (ce qui leur donnait un sentiment de sécurité).
9. Si un Juif en traversant le Yam Souf, avait soif, il n'avait qu'à tendre la main, et le mur fondait, produisant une bonne eau potable.
10. Dès qu'il avait étanché sa soif, le mur redevenait une masse solide.
Le Talmud (Yoma 75) nous apprend que :
· pour les justes la manne tombait au seuil de leurs portes;
· les hommes moyens devaient sortir pour la ramasser
· et quant aux impies ils devaient aller très loin pour la trouver.
Et que pour les justes elle était sous forme de pain. Pour les hommes moyens sous forme de gâteaux et que les impies devaient la moudre ou l’écraser avant de pouvoir la consommer.
Nous voyons que le réceptacle naturel diffère d'un homme à l'autre suivant sa relation avec la Divine providence. Même le juste doit sortir de sa tente (avoir une action physique) pour prendre la manne.
Peu importe ce que vous faites, le pain vient du ciel, et l'attribution de cette subsistance est un miracle quotidien, et ne peut s'effectuer que par le canal d'une construction terrestre. En fin de compte le pain que nous mangeons, ce pain que nous achetons avec l'argent que nous gagnons au travers nos professions respectives; n'est autre que le "pain du ciel" cette manne que consommaient nos ancêtres.
La paracha se termine par l’épisode de Amalek
Avant de citer les commentaires en voici la traduction :
Ch.17 V.8
Et Amalek vint et attaqua Israël à Refidîm. Moché dit à Yéochoua (Josué) :
« Choisis-nous des hommes forts et combats Amalek ; demain, je me tiendrai au sommet de la colline, le bâton divin dans ma main. »
Yéochoua (Josué) fit comme lui avait dit Moché, en livrant bataille à Amalek, tandis que Moché et Aaron et Hour montèrent en haut de la colline. Et ce fut, lorsque Moché levait sa main, qu’iIsraël avait le dessus; et lorsqu'il laissait fléchir sa main, c'est Amalek qui remportait.
Et les mains de Moché étaient pesantes, ils prirent une pierre et ils la mirent dessous lui, et il s'assit dessus. Aaron et Hour soutinrent ses bras, l'un de çà, l'autre là, et ses mains étaient en confiance jusqu'au coucher du soleil. Yéochoua (Josué) affaiblit Amalek et son peuple, Hachem dit à Moché :
« Ecris cela en souvenir, dans le Livre et place-le aux oreilles de Yéochoua (Josué) que j'effacerai le souvenir de Amalek de dessous les cieux. » Moché érigea un autel, il appela son nom : «Hachem est mon miracle. » Et il dit : « Car la main est sur le trône de Hachem, guerre à Amalek de siècle en siècle ! »
La haine ancestrale
Ainsi, la seule raison valable était-elle celle invoquée par le Targoum Jonathan la haine ancestrale remontant aux deux frères ennemis, Esav et Yaacov. Amalek était le descendant d’Éssav, et ce fait suffisait pour vouer aux descendants de Yaacov une haine implacable. Là est le drame de la haine antisémite. Le premier assaut se produisit lorsqu'Israël ne possédait ni territoire, ni religion, ni souveraineté nationale. Les agresseurs ne purent faire valoir contre lui des motifs de guerre de religion ou de libération nationale, ils ne purent accuser les juifs d'être coupables de déicide ou de menées révolutionnaires ni d'être des sujets apatrides ou cosmopolites. Les véritables causes de l'antisémitisme remontent plus haut : La haine gratuite.
La conscience juive
Cependant, la conscience juive ne s'est jamais contentée d'attribuer nos malheurs et nos calamités à, la méchanceté des ennemis. Nos Sages nous ont appris à rechercher la faute en nous-mêmes. Ils comprirent la vérité si souvent proclamée par la Thora selon laquelle les persécutions et les actes d'hostilité sont à attribuer à l'infidélité ou l'indifférence qui existe dans nos propres rangs. Elle nomme le glaive des ennemis le « vengeur des droits de l'Alliance » (Lév. XXVI, 25).
& Les sources de ce Dvar Torah
(Talmoud, Midrach Rabba, Khouzari, Nahmanid, Maïmonid, Élie Munk).
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