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Dimanche se sont tenus les états généraux de la jeunesse organisée par le FSJU. Une enquête a été réalisée par le Fond Social dont l’une des question était : quelle est l’urgence en matière d’éducation ? Alors là, les amis, grande surprise : les animateurs de mouvements de jeunesse ont répondu que la priorité est… l’investissement dans un mouvement de jeunesse. La synagogue en revanche n’arrive qu’en 4ème position, après la famille et les écoles. Mais le fin du fin, c’est la réponse des présidents de communautés : contre toute attente, ils ne sont que 30 % à placer les synagogues au centre des urgences en matière d’éducation… Ce qui signifie que, pour 70 % des président de communauté juive en France qui ont répondu à cette enquête, la synagogue n’est pas la priorité pour inculquer les valeurs de notre tradition…
Là, je me suis dit, il faut absolument que je vous parle de cette tendance. Car, si demain je suis président d’une communauté, je ferais naturellement tout pour que ma synagogue soit un point central de l’éducation de mes fidèles. D’où vient alors le problème ? La synagogue est-elle en pleine crise, perd-t-elle son âme ? Aujourd’hui, comme toujours, elle est le lieu du culte par nature. Mais doit-elle l’être uniquement ? En dehors de la stricte prière, la synagogue doit-elle se diversifier ?
Parlons franchement. Une personne qui n’a pas l’habitude de venir à la synagogue ne viendra que pour trois raisons, en dehors des grandes fêtes comme Roch Hachana et Kippour : pour un mariage, une bar Mitsva, ou encore à la suite de la perte d’un membre de la famille. Si je résume, la synagogue est le lieu des fêtes et - malheureusement - du deuil. Mais pourquoi la synagogue ne serait-elle pas tout simplement un lieu de vie ?
En hébreu le mot synagogue n’existe pas dans le vocabulaire courant, on utilise le mot Beth Knesset, ce qui veut dire, lieu de rencontre. C’est cela le cœur de métier d’une synagogue : elle est avant tout un lieu de rencontre, elle est un lieu où les gens veulent se retrouver, discuter, partager. La prière est certes importante, elle est essentielle, mais elle n’est pas exclusive. La synagogue est importante parce que dans la tradition juive quand des personnes se retrouvent, il est important d’en profiter pour en faire l’opportunité d’une prière. Mais si à la fin de la prière il ne nous reste plus qu’à se saluer et à se disperser au plus vite, alors oui c’est une évidence, la synagogue perd son âme.
Les présidents ne semblent pas porter très haut le drapeau de leur synagogue. Par manque d’ambition ? de vision ? Freiné par leurs rabbins ? leur conseil d’administration ? Je ne sais pas. Toujours est-il qu’elles sont de plus en plus vides pour la plupart d’entre elles, et c’est un phénomène pour le moins inquiétant.
Cette étude a le mérite d’avoir permis de poser la question de la place que les présidents, les rabbins et tous les acteurs d’une synagogue souhaitent qu’elle reprenne : lieu de vie, lieu d’échange, lieu d’enrichissement… Peut-être qu’on trouvera là, la solution à leur désertification et au manque d’intérêt qu’elles suscitent chez les jeunes.
J’ose espérer que le fait de poser la question soit déjà une partie de la réponse ! |
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